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 keep your head up (max)

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Maxime Chevalier
Maxime Chevalier
≈ MESSAGES : 135
≈ AVATAR - © : chris wood (© tag.)
≈ PSEUDO : suika (romane)
≈ JOB : photographe
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MessageSujet: keep your head up (max)   keep your head up (max) EmptyMar 19 Mai - 16:41


“i travel the world so hard”
{maxime chevalier}

nom(s) prénom(s) : chevalier, son nom de famille aux allures médiévales et aux consonances grandioses. maxime de son prénom, aussi simple que doux, il lui vient de son grand-père, voyageur intempestif. ≈ âge : vingt huit ans que ses yeux observent le monde derrière des lentilles à focales variées. ≈ origines : français de pure souche, maxime garde son accent et ses manières parisiennes. son adaptation est longue, et en six mois de temps, il n'a pas encore pu découvrir toutes les surprises que lui réserve la côte ouest. ≈ métier : photographe. il n'a jamais voulu être autre chose, il ne le sera jamais. il redessine le monde à travers ses objectifs, peint une réalité inexistante et embrasse un futur trop beau. ≈ orientation : maxime, il aime les femmes, les courbes, les seins. et il ne pourrait envisager sa vie sans ses douces muses. ≈ statut civil : célibataire endurci, il n'a jamais ressenti le besoin de se poser, de conserver une relation durable. mais il a le temps. et puis le monde dans lequel il évolue ne lui donne pas envie de se poser. ≈ études : il a fait ses études en france, à l'université de paris 8 où il a fait une licence d'art plastique pour ensuite se préciser dans la photographie. ≈ traits de caractère : cynique, souriant, persévérant, don juan, blagueur et sérieux, attentif, râleur. ≈ groupe : cachemire. ≈ avatar : chris wood.

{ i'm on my knees looking for the answer }
Le jeune homme ne se déplace jamais sans son sac de sport. Même si dans cette toile de tissu, ce ne sont pas des baskets et short rouge, mais bien des objectifs, trépied, et tout l’attirail parfait d'un photographe digne de ce nom. Avec le temps, il a apprit que les situations les plus belles sont celles à prendre sur le vif, et donc, inattendues. Gêné, il se passe la main sur l'arrière de la nuque et se gratte le ventre. Il a eut une longue relation sérieuse mais depuis, celles-ci s'arrête bien souvent à des soirées bien renversées. Il prône la tolérance zéro pour la drogue et ne boit que très rarement, ou alors lorsqu'il est au restaurant, entre amis, avec un petit verre. Il a mis du temps à avoir son permis de conduire. Beaucoup de temps. Il l'a repassé cinq fois avant de l'avoir. Même aujourd'hui, il préfère se déplacer en transports en commun. Il aime beaucoup le temps de Santa Cruz et ne regrette pas vraiment Paris. Même si au niveau de la langue, il a beaucoup de mal à s'adapter. Les expressions américaines ne lui reviennent pas. Il a une petite demi-soeur qui vit toujours en France et qui lui manque beaucoup. Malgré leur mère différente, elle et Maxime se sont toujours énormément bien entendus, quitte à se dire vrais frère et soeur. Il vit dans un appartement relativement normal, avec deux colocataires. Les trois mousquetaires s'entendent relativement bien même si ils sont à l'opposé total. Maxime n'a jamais connu sa mère, celle-ci étant partie dès sa naissance, étant tombée enceinte à l'âge de quinze ans, elle a abandonné son enfant chez son père. M. Chevalier a toujours adoré son fils et le protège comme un joyaux. Ce qui énerve passablement Maxime. Et qui lui a donné encore plus envie de sauter sur l'occasion lorsqu'on lui a offert ce post en Californie.

≈ ≈ ≈


behind the mask:


Dernière édition par Maxime Chevalier le Ven 22 Mai - 18:37, édité 2 fois
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Maxime Chevalier
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≈ PSEUDO : suika (romane)
≈ JOB : photographe
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MessageSujet: Re: keep your head up (max)   keep your head up (max) EmptyMar 19 Mai - 19:37

{ everything begins }
C’était la fin des années lycées qui se profilaient devant moi. Il me restait exactement un mois et trois semaines avant la fin, avant de recevoir mon bac, avant de décider les études que j’allais alors entreprendre. Avant de devenir un jeune adulte comme mon entourage aimait à me le rappeler. Sauf que je n’en avais pas envie. Je n’avais pas envie d’avoir des responsabilités, de devenir maitre total de mes décisions. ça me foutait les boules. Et pas qu’un peu. On inspire, on expire. Debout dans ma chambre, je tournais comme un lion en cage. Devant moi, se tenait la lettre que mon lycée m’avait envoyé par la poste. Lundi, 18h, remise des diplômes. Dans les terminales, on avait de tout. Ceux qui étaient sur de recommencer. Ceux qui espéraient pouvoir passer tout juste. Ceux qui se faisaient un sang d’encre et qui pourtant passeraient, comme chaque année. Ceux qui recevront les faveurs des professeurs pour telle ou telle raison. De tout, je vous dis. Et puis il y avait ceux, comme moi, qui se demandait par tous les diables ce qu'ils allaient faire de leur vie. Pourquoi pas reporter d'un an cette nouvelle marche à franchir ? Mais non. Avec tout l’espoir du monde, rien ne pourrait arrêter cette épée de Damoclès se tenant au dessus de nos têtes. De ma tête. J’en venais même à espérer m’être gouré de matières à revoir d’un jour à l’autre. Ou qu’un chien ai mangé mes copies, sans que je ne m’en rende compte. Mais je savais très bien. Le verdict ? Contrairement à ce que je pouvais laisser croire, à une certaine non-chalence ou attitude de ma part, j’étais bien au-dessus de la moyenne. Rater n’était pas vraiment dans mon vocabulaire, sans vouloir me lancer des fleurs. C’était plus fort que moi, il fallait toujours que je me surpasse. Encore une fois aux épreuves de bac, j’avais donné tout ce qui était en mon possible. Et j’étais sur de réussir, si pas avec la mention excellent. Je poussais un profond soupire. « Maxime, tu es prêt ? On va bientôt partir. » Ou pas ? Mon père m’attendait en bas de notre maison, fier comme un paon. Etant fils unique et vivant depuis toujours seul avec le paternel, il avait un don insupportable pour jouer le papa poule. Ou coq. Il se pavanait devant n’importe qui, me trônant à bout de bras comme si j’étais le parfait trophée à exhiber. Enième soupire de la soirée, je pris ma veste et descendis rejoindre mon père. En voiture toute. Comme si le supplice de devoir quitter le lycée n’était pas encore assez grand, il devait m’accompagner en ce jour de gloire perdue. Si je ne lui avais pas interdit, il serait venu avec moi jusque sur le podium, me tenant par la main. Prononçant un discours dont lui seul avait le secret. Son métier y étant surement pour grand chose. « Alors ? Tu as décidé de ce que tu voudrais entreprendre comme études ? Il serait peut-être temps. Mais tu sais, mon cabinet t’accueillerait à bras ouvert si tu décidais de suivre le droit. Vraiment. Bien payé, jamais de soucis, déjà tout construit dans la chair, ce serait parfais pour l’héritage Chevalier, tu ne trouves pas ? » Je levais les yeux. Comme à chaque fois qu’on avait cette discussion. « Papa, tu sais très bien que non, je ne deviendrai pas avocat. » Fin de la discussion. Si je réussissais pas mal de chose que j’entreprenais, il n’empêche que je ne supportais pas qu’on me trace mon chemin. Et niveau responsabilité en plus, c’était pas mal. Si je ratais, ne fut-ce qu’une mini chose dans le cabinet Chevalier & cie, c’était la fin à jamais. Mon père m’en voudrait pour toujours. Brr, rien qu’à y penser, j’en avais des frissons. Non. Jamais. J’entendis les pneus grincer, signe que nous étions arrivés à destination. Quelques heures de supplice plus tard, les trois quart des étudiants du lycée Charlemagne étaient diplômés. Ce fut sans surprise que mon nom figurait dedans. Cherchant mon père dans la foule, je le vis accouder au bar. Mauvaise manie qu’il avait depuis presque dix neuf ans. Agrippant mon père par le bras, je lui indiquais le chemin de la voiture. Quitte à quitter cet endroit, autant le faire le plus vite possible. « Oh, et juste pour que tu saches, j’ai décidé de continuer dans la photographie, en art plastique. » Et la voiture cala. Mon père avait toujours plus ou moins dénigré mon passe-temps favoris. Mais pour lui, une fois le diplôme en poche, j'allais enfin faire quelque chose digne de ce nom. Sauf que, surprise.

« Tu te fous de moi bordel ?! Quatre heures du matin et demain on a nos projets à rendre! » Totalement éméché, je venais de me taper le coin du petit orteil dans la table en verre. Et j’avais juré. Evidemment. sauf que j’avais alors éveillé mon colocataire, qui, il faut l’avouer, ne m’appréciait pas vraiment. Voir pas du tout. Et ce, depuis toujours. La seule et malheureuse petite chose que j’avais osé lui faire, c’était d’avoir eu les louanges d'un de nos professeurs qu'il admirait de tout son être. Et pour lui, ça avait été la fin du monde de se voir mettre en colocation avec le type qui avait pu être remarqué par son idole. Mais je n’allais pas chercher plus loin. Grand bien lui face, ça me faisait plus rire qu’autre chose. Nous étions en deuxième année de fac, j’avais réussi avec brio ma première, tout comme George, le brun énervé qui me faisait place en cet instant. Oui, sa rancune datait d’il y a presqu’un an. Nous étions la vieille du premier blocus, et il devenait déjà fou. Aller savoir pourquoi il n’avait pas demandé à changer de chambre durant l’année passée. Il avait certaines lubies. Parfois, je l’entendais dire que si il restait avec moi, ce n’était pas pour ma sympathie - grand bien lui fasse - mais parce qu’avec un peu de chance, les ondes extraterrestres qui inondaient notre planète parviendrait à faire passer mon doigté dans son cerveau. Oui, quelque peu étrange le garçon. Mais on finissait par avoir l’habitude. Et puis j’avais de quoi parler durant les soirées de l’université. Le type étrange du troisième. C’était assez marrant. Puis bon, tout le monde me connaissait depuis, et j’avais une certaine popularité sur le campus. Sans vouloir me vanter, encore une fois. « Ta mère ne t’a jamais appris la politesse ?! » Retirant maladroitement mon pull, j’essayais tant bien que mal que de rejoindre mon lit. « Jamais, elle a pas eu le temps. » Atteins ! « Ah ah ah trop occupé à recoudre des bras détachés peut-être ?! » Lumière, lumière ô lumière éteins toi par supplice. « Non, elle est juste morte à ma naissance. » Tiens, on entendrait une mouche volée de l’autre côté de la pièce. « Autre chose à ajouter peut-être ? » Après quoi, je fermais les yeux, sentant mon sommier vaincre monts et marrés d’alcool, je sombrais finalement dans les bras de Morphée. Un bruit étrange vient me réveiller. J'ouvris une paupière. Six heures tapantes. A croire qu’il se foutait royalement de ma gueule. « Maxime ? Oh Maxime ! » « Quoi ? Si tu me dis qu’il est temps de se lever pour terminer un projet en dernière minute, je t’en donne une. » « Je voulais juste m’excuser pour ta mère, je ne savais pas. » Il se fichait de moi, vraiment. « Va étudier. » Si ce n’était pas un sujet sensible étant donné du fait que je ne l’avais jamais connu, il n’empêche que je n’aimais pas en parler. D’une parce que je ne voulais pas de la pitié de mon interlocuteur et de deux parce que je ne savais absolument rien d’elle. Mon père ne voulait pas en parler, elle avait été sa raison de son amour envers les bars, ce dont je ne pouvais l’en blâmer. Malgré sa perte, il m’avait élevé avec amour et tendresse depuis toujours. Alors je lui laissais ça. Veillant toujours à le ramener à temps à la barre, propre et décuvé. Quelques mois passèrent. L’ambiance était redevenue impossible entre George et moi, si bien, que je finis par ne plus du tout occuper ma chambre de la fac durant la semaine. Je voyageais de pote en pote, et surtout, de filles en filles. De chambres en chambres. Particulièrement celle de Jana. Brune, pulpeuse, intelligente, bref, elle avait tout pour plaire. Vraiment tout. Et très vite, elle devient ma préférée. Je finis même par ne plus voir qu’elle. Jana. Jana et Max. Max et Jana. Ceux de notre année ne parlaient que de nous. Être au centre de l’attention générale. Pas mal comme perspective. Vraiment pas mal.

Une année de plus de passé, une année de plus à réussir des études qui m'étaient plus que chères. Nous étions début août, presque six mois que je n’étais plus qu’avec Jana. Six mois qu’autour de nous, le monde était persuadé que l’on vivait l’amour véritable. A vrai dire, je n’avais aucune idée de si je l’aimais ou pas. Je l’appréciais, certes. Mais une certaine routine s’installait. La jeune brune était sûr que j’avais changé. Que j’étais devenu meilleur à ses côtés, que la fidélité était ce qui me correspondait le plus. Oui. Peut-être. Je n’en savais trop rien. Toc toc toc. J’avais finalement réussi à avoir une chambre seule sur le campus. Et ça avait de bons comme de mauvais côtés. Le bon, c’était que je n’avais plus George à supporter. Mais avec ça, Jana passait sa vie ici, chez moi. Et j’étais près à parier ma main que c’était elle qui venait de toquer. « Ah, Jana… Que me vaut ta visite ? » « Oh Maaaax, arrête çaaa. Je venais juste de dire que je fais une soirée fille avec Gulia et Kana, donc je ne pourrai pas rester avec toi ce soir. » Dit-elle d’un air tellement compatissant que je me demandais réellement si elle ne me prenait pas pour une sorte d’animal de compagnie. « Oh mais c’est parfait! Génial, super. Je vais pouvoir sortir avec les autres ! Aller, à demain. » Et elle sembla ne pas prendre ma réponse très à coeur. « Mais… mais si tu préfères je peux annuler. » Et passer une soirée de vieux papy/mamy ? « Non ! Non, du tout, va jeune demoiselle, cours, vole. » La jeune fille ne me lâcha pas avant quinze heures de l’après-midi. Parfois, elle pouvait être une plaie. C’est avec un profond soupire que je refermais la porte derrière elle. 23h. Sortis du campus, nous attendions vainement de pouvoir entrer dans la seule boîte potable de la ville. Après plus d’une heure, nous étions enfin dedans. Déjà, l’alcool coulait à flot. Avec les examens de juin, je n’avais pas eu une minute à moi. Surtout que j’entrais en dernière année, ce qui signifiait que j’entrais enfin dans le vrai monde. J’avais aussi du boucler mon stage en juillet. Bref, cette sortie d’août était enfaite ma première depuis pas mal de temps. Je n’osais compter les mois depuis lesquels je n’avais pas fait la fête. Beaucoup. Trop. C’était peut-être ça ma complainte dans une routine avec Jana. Vodka. Le temps passait, ma vision aussi. Gin. Les corps se mouvaient, la sueur coulait. Vodka again. Je ne pouvais pas dire être totalement en mesure de trouver le chemin du retour. Puis j’avais perdu de vue les mecs avec qui j’étais entrée. Chouette. Encore heureux, je n’avais pas pris de voiture pour venir, ce qui signifiait que je ne risquais pas la mort au détour d’un tournant pour ne pas avoir su doser les distances. Bref, je pouvais même encore boire. 4h. Encore deux heures et la soirée venait à son terme. C’était beaucoup. Ou pas assez. A voir du point de vue. « Hey. Salut. Moi c’est Flora. » Tournant la tête vers la source potentiel de voix, j’aperçus une grande rousse aux yeux de biches. « Max'. » Plus pâteux que ça, tu meurs. Je lui fis un petit sourire. « Tu me payes un verre ? » Sortant mon porte-feuille je me rendis compte que… et bien il était vide. « Tu ne préfères pas aller danser ? » J’ouvris mes yeux, dont je ne me souvenais plus avoir fermé. Le paysage avait changé. J’étais de retour dans ma chambre, au-dessus d’une tignasse rousse. Mes mains étaient partout sur un corps aux formes délicieuses. Ses formes. « Oh Max ». ça faisait longtemps. Tellement longtemps. Je reprenais goût. A elle, à ça. A moi. Je plongeais mon nez dans son cou délicat au parfum de vanille. M’enivrant de ces sensations. J’étais… « NON ! MAXIME ! ESPECE DE… » et des cris, des hurlements, des pleurs. Sursautant, la Flora s’enroula dans mon draps. Relevant les yeux, j’aperçus Jana à la porte de ma chambre. Pourquoi lui avais-je donné mes clefs non de dieu ?! « N’ose pas me dire que tu peux m’expliquer ! Salop ! » Je me relevais difficilement, le cerveau encore embrouillé. « Je ne comptais pas le faire. » C’était ça. Cette routine. Je n’étais pas assez amoureux de Jana pour lui être fidèle. Mes cours m’ayant pris tout mon temps, je ne m’étais pas rendu compte de la vérité. « Je pense pas qu’on puisse continuer Jana. C’est fini. Je ne t’aime pas. Je crois. Enfin, voilà. » Et je claquais la porte de ma chambre. Me rendant compte que je m’étais exclu de ma propre chambre. L’imbécile. J’entendis encore des cris, et je me précipitais dans la chambre de Jake, un pote. Pour m’écrouler de fatigue dans son divan.

Trois ans plus tard, mon diplôme en poche et mon appareil sur le dos, je partais faire le tour d’Europe avec une seule tente en poche. A vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi j’ai fais ça. Mais j’avais envie d’une année sabbatique. Et surtout, pour éviter de me retrouver face à un dilemme qui ne tarderait de toute façon pas à pointer le bout de son nez. Celui de trouver un job. Parce que oui, les études de photographies c’était bien beau, mais les débouchées n’étaient pas énormes. Et je le savais depuis le départ. Alors partir avec mes objectifs photographier les paysages européennes, je me suis dit que ça serait une bonne alternative. Un bon moyen de commencer un book. Alors je suis parti. Et un an plus tard, je repassais la porte de ma demeure d’enfant.

« Max ! T’as reçu un courrier d’Heart Corporation ! » Je balançais mon portable dernier cri dans le coin de mon lit, sautait par terre et dévalait les escaliers, quitte à me rompre le cou. « Donne moi ça ! » Ma petite sœur leva un sourcil. « S’il te plait. » J’attrapais au vol l’enveloppe, grognait un petite emmerdeuse et m’échinait à ouvrir ce courriel que j’attendais depuis des semaines. « OUAIS ! » Aussi peu viril que possible, j’entamais une danse de la joie, balançant mes bras de tous les côtés. « J’ai un jobbbb ! J’vais pouvoir me barrer d’ici, j’vais pouvoir mener ma vieeee ! » Parce qu’après huit mois d’errance à aller de bar en bar, de caissier à livreur de journal, je venais enfin de décrocher mon premier vrai boulot en rapport avec les études que j’avais mené durant trois ans. Et encore six mois plus tard, je quittais la demeure familiale pour m’installer au cœur de Paris dans un minuscule studio, à deux rues de l’agence française de Cosmopolitan. Certes plutôt reconnu pour être un magasine féminin, j’avais très vite trouvé ma place. Moi, le petit photographe au sourire carnassier. Je ne l’invente pas, j’avais réellement entendu ce dénominatif sortit tout droit de la bouche d’une de mes collègues.

« Santa Cruz, Californie, dans une semaine à compter de demain Chevalier. » Abasourdi. C’était bien le mot qui me caractérisait lorsque je sortis du bureau de mon directeur ce jour-là. J’étais promu. Ou tout du moins, j’étais envoyé à l’autre bout du monde, pour faire le même travail mais à salaire plus élevé. Et surtout, dans un cadre qui explosait mes rêves les plus fous. Tout ce que j’avais réussi à faire, c’était d’hocher la tête. Le soir même, j’annonçais la couleur à mon père, ma belle-mère et ma petite sœur, lors du dîner mensuel en famille. Si la cadette hurla sa joie, me promettant qu’elle viendrait m’emmerder dès que possible, le sourire de ma belle-mère suivit d’une accolade affectueuse, mon père, quant à lui, était aussi blanc qu’un linge venant de sortir du lave-linge. Il avait toujours eu du mal à me laisser la bride sur le cou. Même après vingt sept années de vie. Mais malgré tout, huit jours plus tard, je m’envolais dans un avion deuxième classe vers mon nouveau futur. Cosmopolitan, en Californie. Je n’aurais pas pu espérer mieux. C’était un peu le summum des espérances, enfin, pour moi. Et même si mon anglais était aussi bon qu’un morceau de piment caché dans ton sandwich à l’américain, j’étais fin prêt. Et presque seize heures plus tard, mes pieds foulaient pour la première fois le sol américain. A la conquête du pays.

Mon tout premier jour chez le Cosmopolitan américain s’annonçait sous un bon jour. Mon réveil n’avait même eu le temps de sonner que déjà j’étais debout, prêt à partir, de bonne humeur. Le soleil était plutôt haut dans le ciel. En même temps, je ne commençais pas avant neuf heures, c’était plutôt positif. Ou rare exception. Quelques minutes plus tard, je passais les portes de l’énorme immeuble. Qui à vrai dire, ne changeait pas énormément de celui de Paris. Peut-être qu’il avait plus de fenêtres, permettant au soleil californien de se faufiler et éclairer les différentes pièces du building. Souriant à la réceptionniste, je montais rapidement les étages, me dirigeant vers mon bureau. Je passais ensuite dans celui de Joanna Coles, la grande directrice. Elle m’avait envoyé un mail la vieille au soir. Quarante minutes après, je ressortais de son antre. Elle avait parfois du s’y reprendre à deux fois pour m’expliquer des choses. Son accent très américain ne facilitant pas la chose. Première chose à faire, aller trouver la demoiselle Melikov. Apparemment, elle avait un grand dossier à rendre pour dans deux semaines, dossiers qui comportait toute une partie présentation d’une nouvelle collection d’une marque inconnue au bataillon. Et j’avais été désigné comme photographe pour le projet. Mon premier boulot dans la boîte. Chantonnant l’une des chansons de Manau, je finis par entrer dans le bureau de Melikov. « Excusez-moi ? » La jeune femme sursauta, poussa un cri et laissa tomber toute la pile de feuille qu’elle tenait en main. Ça s’annonçait bien. « Désolé. Je vais vous aider. » Je m’approchais, m’accroupissant à ses côtés. « Ce n’est pas votre faute ! Je suis si étourdie. J’ai peu dormi, grande nouvelle oblige. Enfin, je ne vais pas vous raconter ma vie. » Elle rougit. Et je la trouvais tout à fait charmante. « Oh, mais vous savez, je serais plus qu’heureux de vous écouter. » Je passais outre la grande nouvelle. Au vu de la jeune femme qui me faisait face, j’étais prêt à parier qu’il s’agissait de la mise à bas de sa chienne Frida. « Vous avez besoin de quelque chose ? » Les feuilles enfin ramassées, je m’adossais au bureau. « Je suppose que vous êtes Cora Melikov ? Maxime Chevalier. J’ai été mis sur votre projet de nouvelle marque en tant que photographe. » Elle hocha rapidement la tête, sans se départir de son beau sourire. « C’est super ! Bien, bien. Venez, venez, suivez moi, je vais vous présenter le projet plus en profondeur ! »

Deux semaines plus tard, le projet était plutôt bien avancé. Et la petite Cora m’était des plus sympathique. Je mentirais si je disais n’avoir jamais regardé son joli petit corps, ses douces formes et ses lèvres qui m’appelaient irrésistiblement. « Maxime, la mannequin est tombée malade hier soir, intoxication. La boulette. Bref, tu peux prendre ton après-midi, je dois juste terminer de fignoler quelques détails sur la campagne. » Avec Cora, on se demandait toujours si elle allait un jour s’arrêter de parler. Ou ne pas s’étrangler avec le nombre incalculable de mots qui sortaient de sa jolie bouche. « Bien sûr. » Je m’approchais d’elle, m’asseyant sur une chaise face à elle. « Dîner ce soir au Linda’s ? » Elle releva d’un coup son visage, rougissant à vue d’œil. « C’est déjà la réunion annuelle des employés au restaurant ? » Hein ? Je secouais la tête. « Non. Juste toi et moi, je peux passer te chercher, la table est déjà réservée. » Si ses joues pouvaient être encore plus rouges, elle se transformerait en tomate. « Je... enfin, comment, nous ? Non. » Ah quand même… « Enfin, je veux dire, ça aurait été avec plaisir mais ma copine est de garde ce soir et on a prévu de passer la soirée ensemble. Mais si tu veux, on peut te retrouver au restaurant ? Elle est adorable, je suis sûr que vous allez bien vous entendre ! » Et moi, j’étais bouche b. Une quoi ? Cora Melikov, la sexy petite rédactrice aux longs cheveux bruns et aux yeux de biche, lesbienne ? Ma vie était un vrai calvaire. En même temps, je ne lui avais jamais posé la question, mais… Merde alors. « Euh, ouais, ouais, d’accord, vingt heures au Linda’s alors. A tantôt » Et je partis, débité et frustré.
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